Tout bonnement stupéfiant !
Tout d'abord, cette longue inspection, puis une à une chaque fourmi est redescendue au nid. Deux d'entres particulièrement nerveuses, chez lesquelles j'ai même cru distinguer de ces trépignements sur place qui témoignent chez de nombreuses espèces un message urgent à transmettre.
Congratulations, estimations, organisation, je ne connaîs pas assez bien leur langage, toujours est-il que trois en sont ressorties, et sans chercher des heures ont filé droit au dernier point scruté précédemment par les premières visiteuses. Il s'agit d'un des deux épis de cette graminée dont le nom m'est inconnu, je l'appelerais "graminée".
Je ne sais où elles ont été formées, mais je pense qu'elles ont fait polytechnique
![Idea](https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_idea.png)
Tandis que l'une s'attaque à la base de l'épi (la tige rigide qui le retient au pied), les deux autres tentent de détacher les graines, chacune à équidistance l'une de l'autre, de sorte à creuser cet épi en trois parties égales. Géomètres avec ça !
L'acharnement de la première finit par avoir raison de la tige (costaud !), les deux autres étant déjà retournées au nid comme pour prouver à la bonne société l'existence de cette île aux trésors. D'autres ont suivies, certaines restées au sol, où gît à présent le défunt épi, que pas même une seconde de répi ne lui permet de constater son état. 6 fourmis sont dessus, tandis qu'une file monte et descend des autres sources de graines. Le deuxième épi investit, le Séneçon suit.
Tiens, avec le séneçon justement. Arrachent-elles les "parachutes" avant d'en détacher les graines ? Non, elles rentrent le tout dans le nid, où des ouvrières attendent les cueilleuses pour effectuer cette tâche.
Voilà un exemple d'organisation assez spectaculaire chez cette espèce, instructif autant qu'agréable pour l'amateur. Le truc : planter dans un bout de polystyrène ou équivalent deux ou trois tiges de plantes sauvages séchées et garnies de graines comme on trouve plein en cette saison dans les champs, prés et prairies ou encore à la lisière des forêts. Par précaution, la collecte doit se faire hors de toute source potentielle de substances toxiques (beaucoup de champs et les bords de routes en sont malheureusement infestés : pesticides, hydrocarbures, etc...), à savoir dans des lieux les plus sauvages possible. Ensuite 24h au congélo* et l'expérience peut commencer.
ça occupe, tant l'observateur que les fourmis
* Petite note : ces 24h sont-elles suffisantes ? J'ai repéré d'un plant une petite bestiole (minuscule coléoptère) encore non seulement vivant, mais bien réveillé. Je tenterais plutôt 48h la prochaine fois.
Note 2 : Dommage que je ne dispose pas d'appareil photo ou surtout de caméra, car là ça valait le coup de vous le faire partager !
![Rolling Eyes](https://2img.net/i/fa/i/smiles/icon_rolleyes.gif)